Notez que les propos rapportés ici découlent de mes expériences personnelles et n’engagent que moi.
Il est tout à fait possible que d’autres aient des expériences différentes — il y a autant d’expériences que d’Ululeurs et de projets, et le but de cet exercice est seulement de montrer ma parcelle de réalité !
Document créé en 2024
Partie 1 : Qu’est-ce qu’un Ulule, déjà ?
Ulule est une plateforme de sociofinancement européenne, un peu comme Kickstarter, Indiegogo, Kisskissbankbank, et, au Québec, La Ruche.
Qu’est-ce que le sociofinancement ? Eh bien, c’est essentiellement du mécénat moderne ! C’est donc une manière d’amasser des fonds, le plus souvent en échange d’un produit ( il y a aussi moyen de faire une levée de fonds plus classique, mais ce n’est pas le sujet ici. ) Si on veut lancer un projet, on définit donc un objectif de campagne – un montant à atteindre ou un nombre de contreparties réservées –, on propose différentes des contreparties aux contributeurs potentiels et on espère remplir notre objectif, et peut-être même le dépasser !
Dans mon cas, j’ai utilisé la plateforme Ulule pour mener à bien la prévente de mon sixième roman, les Trahisons de Ca’hern.
Pourquoi est-ce que j’ai choisi Ulule plutôt qu’une autre plateforme ?
Ma sélection de Ulule comme plateforme a découlé d’une analyse de mes options et de ce que je voulais présenter comme projet. Tout d’abord, comme je publiais un roman en français, je voulais que les contributeurs réguliers de la plateforme soient majoritairement francophones (adieu Kickstarter !). Ensuite, puisque je voulais tenter de faire connaître mes écrits au-delà de ma communauté, et même du Québec, il me semblait logique de choisir une plateforme européenne/française.
Après quelques recherches, j’ai porté mon choix sur Ulule, qui me semblait la plus conviviale tant pour les contributeurs que pour moi en tant que porteuse de projet. J’aimais aussi le fait qu’il y ait deux sections distinctes pour les livres, soit Édition et médias ( dans laquelle mon projet a été placé ) et BDs. Cette distinction signifiait que les contributeurs potentiels qui allaient sur la section où était placé mon projet avaient plus de chance d’être en quête de livres comme celui que je comptais proposer.
Est-ce que je recommande Ulule ?
Je pense qu’il y a deux volets à ma réponse !
1. Est-ce que je recommande Ulule en tant que plateforme de sociofinancement ?
Oui ! J’ai adoré mon expérience, je me suis sentie soutenue malgré le décalage horaire, et tout était très facile à gérer – il y a même eu des ajustements généraux à la plateforme elle-même pendant ma campagne, signe que l’équipe est très attentive et toujours en train de travailler à l’amélioration de Ulule.
À noter que c’est une plateforme européenne, et donc qu’une majorité de contributeurs réguliers sont européens, ce qui peut être génial pour se faire connaître d’un public autrement inaccessible, mais ce qui est également doux-amer à gérer au niveau de la livraison (nous n’avons pas de tarifs avantageux depuis le Canada vers l’Europe, ce qui peut priver de contributeurs autrement intéressés…)
PETIT DÉTAIL IMPORTANT !
Pour être porteur d’un projet Ulule au Canada, et donc être la personne qui reçoit les fonds amassés, il vous faut OBLIGATOIREMENT un permis de conduire valide OU un passeport canadien valide.
AUCUNE AUTRE PREUVE D’IDENTITÉ n’est acceptée !
2. Est-ce que je recommande de faire un Ulule si vous avez un projet qui pourrait bénéficier d’un sociofinancement ?
Alors ! Si vous avez un objectif clair et réaliste, si votre public cible est francophone et si vous avez envie de vous lancer dans l’aventure qu’est une campagne de sociofinancement, alors oui ! Par contre, il faut être bien préparé (avant, pendant, et après) et il faut être réaliste ( je me répète, mais c’est PRIMORDIAL. )
Est-ce que je referai un Ulule ?
Oui ! Je suis quelqu’un qui aime gérer des projets ( je ne suis pas auteure indépendante pour rien ), alors préparer et gérer une campagne était quelque chose qui me correspondait beaucoup. J’ai déjà des idées pour des contreparties pour mon prochain projet ( celui qui n’est pas encore écrit, vous savez ? ), donc si je survis à la gestion des envois de ma première campagne, c’est assurément sur la table !
*Moi du futur – j’ai survécu, c’est certain que si l’intérêt des lecteurs y est, je me relance !*
Qu’est-ce que je ferais différemment / changerais lors d’un prochain Ulule ?
Je dirais qu’il y a deux choses que je changerais/ferais différemment une prochaine fois.
1. Tout d’abord, je réduirais la durée de ma campagne d’une ou deux semaines.
La campagne des Trahisons a duré 35 jours, et je pense qu’une semaine de moins ( donc une campagne de 28 jours ) aurait été moins épuisante et plus efficace. En effet, à la taille de communauté que j’ai ( environ 200 personnes, tous réseaux confondus ), je crois que les 35 jours ont inutilement étiré la prévente.
Les intéressés ont contribué extrêmement rapidement lors des premiers jours, puis, comme je n’avais pas énormément de personnes à convaincre de participer, le creux de la fameuse courbe en U (théorie qui veut que les moments les plus forts d’une campagne soient le début et la fin ) a été vraiment creux avant la remontée finale.
De plus, 35 jours de campagne, c’est beaucoup de planification de contenu, et si j’avais bel et bien établi un calendrier et que je savais où je m’en allais, je pense que j’aurais pu faire la même chose de manière plus condensée et tout aussi efficace.
2. Deuxième chose que je changerais ? Ma gestion de la livraison vers l’Europe.
Le Canada n’offre pas de tarifs d’expédition avantageux, ni d’offre spéciale pour la culture ou les livres. Bref, la poste, ça coûte cher. Envoyer un livre vers l’Europe, vous vous en doutez donc, ça coûte extra-cher.
Si je devais refaire une campagne, je tenterais donc de trouver une manière d’assurer une livraison européenne à un meilleur coût. Ai-je une idée de comment m’y prendre ? À part en faisant imprimer les livres commandés un à un en impression à la demande directement en Europe, ou en me trouvant un distributeur sur place, non, et puisque ces deux options ne me semblent pas optimales… je continue à cogiter !
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Bon, maintenant que tout ça est dit, passons à comment je me suis préparée à ma campagne Ulule !